Pont Henri IV de Châtellerault
Le Pont Henri IV est classé au Titre des Monuments Historiques depuis novembre 1913. Objet d’une étude de restauration en collaboration avec la ville de Châtellerault et les services de l’Etat (DRAC(Direction Régionale des Affaires Culturelles)) depuis 2017, le Pont Henri IV se révèle être un ouvrage d'un caractère rare que le Département a restauré depuis janvier 2022. L'objectif étant de conserver l'ouvrage d'art à l'identique.
CE QU'IL FAUT RETENIR...
Le projet de restauration a été conçu de manière à conserver et restaurer à l’identique le pont Henri IV de Châtellerault. Les divers travaux de la restauration ont consisté, dans un 1er temps, à rendre étanche l’intégralité de l’ouvrage, à mettre en place des pavés sur les trottoirs, à refaire la chaussée, à sécuriser les trottoirs, à rationaliser les réseaux, à ventiler les sous-sols, et dans un 2e temps, à restaurer les parements en pierre, les voutes et les abords du pont.
Un peu d'histoire...
La première mention de l’existence d’un pont à Châtellerault dans les archives émerge vers 1065.
La construction de ce premier pont serait liée à la valorisation d’un gué (en ancien français : guet) à cet endroit de la Vienne. Son aspect est mal connu. Certains auteurs supposent l’existence d’un premier pont en bois reconstruit en pierre dans la seconde moitié du XIIe siècle.
Endommagé à de nombreuses reprises lors de conflits ou de crues, le premier pont de Châtellerault serait toutefois resté en place et remis en état. Mais son délabrement constaté pousse Henri II à ordonner en 1556 qu’une nouvelle construction en pierre voit le jour. Il faut toutefois attendre le règne de son deuxième fils, Charles IX, pour que ce projet connaisse un début de réalisation (1565) et le début du XVIIème siècle pour qu’il aboutisse.
Le pont qui traverse aujourd’hui la Vienne à Châtellerault est aussi le résultat de transformations intervenues au cours des XVIIIe et XIXe siècles et de campagnes de restauration du XXe siècle.
Livré en 1609 après quarante ans de travaux placés sous la direction successive de quatre architectes dont les derniers issus de la célèbre lignée des architectes de la renaissance Du Cerceau, ce pont à neufs arches possède la particularité d’être flanqué de tours rondes sur sa rive gauche. D’autres ouvrages défensifs aujourd’hui disparus (fossés, pont, portes, etc.) complétaient l’ensemble monumental. L’existence d’une étonnante largeur du tablier (près de 22m) et de puissantes piles avec cornes de vaches est à rapprocher d’un projet de pont-rue qui n’a probablement jamais vu le jour.
Les occupants du pont
- 1657 : Capitaines et gardes préposés à la conservation de la gabelle
- 1726 à 1774 : Baux à “ferme des droits de pontage” (droits de péage)
- 1767 : Hôtel de Ville et corps de garde
- 1773 : Cloutier
- 1786 : Ecole de dessin
- 1825 : Corps de garde et école de charité
- 1870 : Prison spéciale pour les gardes nationaux (tour nord), employés de l’octroi, pompiers
- 1973 : Musée archéologique (tour nord)
- 1986 : Bureaux de l’OPAH
Les crues de la Vienne
- 1599 : Elle emporte l’ancien pont de bois
- 1649 : 6,50 m
- 1692 : 6,50 m
- 1698 : 6,77 m
- 1792 : 6,30m
- 1839 : 5,50 m
- 1840 : 6,02 m - Naissance de l’Ile Cognet
- 1896 : 5,60 m
- 1913 : 6,40 m
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